Santé des agriculteurs Histoires de Roundup ou lacunes d'un système ?
Dans une étude publiée en décembre 2008 le professeur Gilles-Eric Seralini, membre du Criigen et président du Conseil scientifique, mettait en évidence la toxicité des préparations Roundup sur les cellules humaines. A la suite de cette publication nous avions en parallèle contacté la firme Monsanto. Retour sur un herbicide qui fait parler...
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« Cette étude présente pour la première fois, les résultats d’expériences réalisées avec les 4 Roundup différents, sur 3 types de cellules différentes. Les travaux ont permis de décortiquer les mécanismes de mort cellulaire » déclarait-il.
Les 4 préparations "Roundup"...
Il précisait d'ailleurs dans ce cadre que « même si le glyphosate est toxique, ce sont les adjuvants ajoutés au glyphosate pour fabriquer les Roundup qui accentueraient la toxicité de ces produits sur les cellules. » Ces adjuvants, « dits inoffensifs » souligne le professeur, sont utilisés pour faire pénétrer le principe actif (glyphosate) à l’intérieur des cellules.
Le glyphosate seul n’a pas de capacité d’herbicide. C’est associé aux adjuvants qu’il fonctionne comme tel. « Il est possible que les adjuvants soient plus toxiques que le glyphosate seul » explique Gilles-Eric Seralini.
En plus de ces résultats le professeur déclare qu’« il est possible que les « Roundup » s’accumulent dans l’organisme comme les PCB. » Dans ce cas, les doses croiraient au fur et à mesure de la vie de l’individu.
...toxiques pour les cellules humaines...
D’autre part, « les résultats traduisent une plus forte toxicité dans le cas des Roundup qu’avec les autres herbicides (atrazine, PCB) » souligne-t-il.
Face à cette publication l’entreprise Monsanto se défend en attaquant le protocole utilisé lors de l’expérience. Protocole qui selon la firme « conduit à exposer directement des cellules de cordon ombilical humain au produit alors que cela ne se produit jamais dans des conditions réelles d’usage de Roundup, ce dernier n’étant appliqué que sur des végétaux. »
Or, dans une interview téléphonique, Gilles-Eric Seralini nous avait confié sur ce sujet que « les produits commercialisés avaient été dilués 100.000 fois au moins avant analyses. Les doses utilisées étaient ainsi inférieures aux doses que l’ont retrouve dans les eaux de surface ou les eaux de rivières, mais également 40 fois moins importantes que les quantités présentent dans les Ogm résistant au Roundup. A ces doses, les expériences montrent que les solutions de Roundup sont toxiques pour toutes les cellules vivantes. » Les travaux ont été menés sur des cellules de placenta ou de cordon ombilical. « Les résultats obtenus pour les cellules étudiées sont extrapolables aux autres types de cellules de l’organisme » a expliqué Gilles-Eric Seralini.
Quelque chose à ajouté Monsieur le professeur ?Le professeur Seralini nous confiait, à une autre occasion, en réponse aux propos de l'entreprise Monsanto, que « des résidus de Roundup et/ou de glyphosate étaient retrouvés dans l’organisme des agriculteurs. Les cellules des agriculteurs peuvent donc être en contact direct avec ces produits, via les travaux agricoles, les concentrations résiduelles dans les eaux de rivières. Ce qui est scandaleux c’est que Monsanto lui-même n’ait pas pensé à réaliser ces tests. » |
Mais pourtant autorisées et commercialisées
Monsanto répond indirectement à ces propos en invoquant « l’effet purement mécanique du produit sur des cellules isolées » mis en évidence par ces expériences.
Attaquer pour mieux se défendre semble être la politique de la firme multinationale. Alors que le professeur Seralini nous déclarait : « Je conseillerai aux agriculteurs de ne pas l’utiliser » ; Monsanto l’accuse de « détourner intentionnellement l’usage de Roundup afin de dénigrer le produit alors que sa sécurité sanitaire est démontrée depuis 35 ans à travers le monde. »
Monsanto « en appelle ces types de travaux (ndlr les études de G-E Seralini) à connaître une évaluation aussi rigoureuse que celles à laquelle sont soumises les études des industriels. » Ces expériences ont cependant fait l'objet d' « une publication qui valide les travaux d'un point de vue scientifique » souligne le professeur Seralini.
Bien plus qu'un "ping-pong" entre Monsanto et le Criigen, la polémique autour des Roundup soulève un autre probléme : celui des procédures d'homologation menées par les agences sanitaires. A ce propos, Gilles-Eric Seralini déclarait à leur sujet : « ils ne testent pas le composé in vivo. Ils testent juste le principe actif (glyphosate). Cela souligne les lacunes du système de surveillance sanitaire. »
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